La capitale du Nigéria, devenue en quelques années la nouvelle frontière pour les entrepreneurs ambitieux, offre à ces visiteurs une expérience inoubliable.

Lagos est la plus grande ville du Nigeria et du continent africain. On estime sa population entre 13 et 18 millions d’habitants. Elle aurait dépassé Le Caire et Kinshasa à partir des années 2000, durant lesquelles elle a connu une véritable explosion démographique. Ancienne capitale du pays, avant le transfert des institutions gouvernementales à Abuja en 1991, Lagos est aussi l’un des plus grands ports d’Afrique, et le principal centre industriel et commercial du pays le plus peuplé du continent.

Lagos n’est pas une ville qui laisse indifférent ; invariablement, la simple évocation de son nom provoque des réactions épidermiques de la part des étrangers, comme des nigérians eux-mêmes. Soit on aime Lagos passionnément, soit on la haït avec force ! Mais quoi qu’on en pense, aucune visite au Nigéria ne saurait être complète sans faire l’expérience de cette méga cité, à la fois accaparante et ahurissante, stimulante et dynamique, sale et dangereuse, tout à la fois. Mais ceux qui aiment Lagos le font en raison de sa diversité, et la majorité de ses habitants avoue fièrement qu’elle ne se verrait pas vivre ailleurs.

La très huppée zone résidentielle privée de Banana Island à Lagos, Nigéria

 

Nombreux sont ceux qui estiment que le Nigéria en général, et Lagos en particulier, souffrent avant tout d’un problème d’image. Il est vrai que les médias parlent beaucoup de la corruption au Nigéria, et de l’insécurité à Lagos, qui était chronique jusqu’au début des années 2000, et les récentes exactions du groupe terroriste Boko Haram n’ont rien fait pour arranger la réputation du pays. Pourtant, jusqu’à présent, le terrorisme a épargné Lagos, et, grâce à la transition démocratique entamée en 1999, les lagossiens ont pu élire deux gouverneurs, Bola Tinubu en 1999 et Babatunde Fashola en 2007, qui ont radicalement transformé la ville. Les deux dirigeants, en redonnant une certaine santé financière à Lagos, et en investissant massivement dans les infrastructures, ont largement réduit l’insécurité et ont transformé la capitale économique du Nigéria en nouvelle frontière pour les entrepreneurs ambitieux. Et, un signe qui ne trompe pas : alors que la récession économique frappe les États-Unis et l’Europe, de très nombreux nigérians de la diaspora sont revenus à Lagos saisir de nouvelles opportunités.

Alors, même si le tourisme est encore quasi inexistant, Lagos est pourtant, et presque étrangement, une ville attirante habitée d’un optimisme sans concession.

Une vue sur le marche de Balogun à Lagos Island, Lagos, Nigeria

Carnet d’adresses Lagos

  • Dormir :

Bogobiri House

Miasma Street, Off Awolowo Rd, Ikoyi, Lagos, Nigeria

Un lieu de rencontre populaire et détendue pour artistes et musiciens. Les chambres sont de véritables œuvres d’art, et l’hôtel dispose d’une galerie d’art, d’un centre de massage, d’un restaurant et d’un bar où des concerts sont très régulièrement organisés.

  • Se restaurer :

Deux femmes nigérienne lors d'un entretien d'affaire au Bistrot 7th Heaven sur Victoria Island, à Lagos, NigeriaLa Scala

Muson Center, 8-9 Marina, Lagos Island, Lagos, Nigeria 01 264 6885/6391

Sans doute le meilleur restaurant de Lagos ; réservation obligatoire et tenue correcte exigée !

  • Sortir :

New Africa Shine

People Street, Agidingbi, Ikeja, Lagos, Nigeria

L’original Africa Shrine était le club mythique afrobeat créé et tenu par Fela Kuti pendant 20 ans avant qu’il ne soit détruit par le junte militaire. En 1997, Fela Kuti est mort du SIDA et plus d’un million de nigérians ont paradé dans les rues de Lagos le jour de ses funérailles. En 2000, son fils, saxophoniste de renommé mondiale, Femi Kuti, recréa le club au même endroit. Il y joue très régulièrement le dimanche soir.

  • Découvrir :

African Artists’ Foundation

54 Raymond Njoku Street, Off Awolowo Rd, Ikoyi, Lagos, Nigeria

Un lieu véritablement unique à Lagos : un repère d’artistes proposant de nombreuses expositions, projections, performances, etc. Il est également possible d’y loger.

Texte & photos : Gwenn Dubourthoumieu