En RDC, il y a un tas de sites qui méritent d’être vus, parce qu’en RDC, il y a une nature à défendre et à préserver. Le Parc Marin des Mangroves à Moanda est un site exceptionnel. À découvrir d’urgence.
Marcel Collet et son équipe de l’ICCN (Institut Congolais pour la Conservation de la Nature) se battent au quotidien au sein du Parc Marin des Mangroves pour y protéger la forêt de palétuviers, ainsi que les espèces animales et végétales qui la peuplent.
Commençant sa route à l’embouchure du fleuve Congo et de l’Océan Atlantique, le parc, créé en 1992, effectue sa remontée sur 76.000 hectares jusqu’à la rivière Lukunga aux abords de la ville de Boma. Avec 20 % de sa superficie située entre terre et mer et une profondeur des eaux allant jusqu’à 14 mètres, le parc offre une flore et une faune variant au gré de la nature de l’eau tantôt douce, tantôt salée, tantôt mélangée. Deux zones le constituent : la zone A avec les mangroves et la zone B avec la façade océan et la savane humide.
Jour après jour, l’équipe se bat pour maintenir l’écosystème du parc. La lutte contre le braconnage des tortues olivâtres et des lamantins constitue une des principales problématiques. Les deux kilomètres de la Plage de la Tonde, dont la gestion a été confiée à l’ICCN, permet de veiller à la reproduction des tortues qui, après avoir traversé les océans, reviennent pondre sur leur propre lieu de naissance. La lutte contre la coupe anarchique de bois ainsi que celle contre l’envahissement de la côte par la construction de nouvelles habitations en sont d’autres.
Désormais, le tourisme s’y est quelque peu développé et constitue indubitablement une source de revenus profitant tant au parc qu’à la population locale. Le touriste curieux qui s’y rendra et prendra le temps de contempler la nature pourra, en se baladant parmi les villages, y observer une multitude d’espèces.
Des aigrettes, martins pêcheurs, vautours, perroquets, hérons cendrés ainsi que bien d’autres oiseaux survolent les rives de la mangrove. Des poissons amphibies, des crabes et des cercopithèques se laissent quant à eux quelque peu approcher. Et avec un peu plus de chance et, de préférence en saison sèche lorsque le niveau de l’eau est plus bas, il est possible d’observer des lamantins, mais aussi des hippopotames et des varans. Enfin, omniprésents, des palmiers raphia, des pandanus, des rhizophoras, des baobabs, et des palmiers dentés bordent les berges de la mangrove.
Si la vue est comblée, l’ouïe n’est pas en reste. Quelques jours passés au sein du parc inondent le visiteur de bruits caractéristiques. Tantôt une mangue frappe le sol de sa chair tendre et juteuse, tantôt une salve de vagues vient fouetter allègrement les falaises. Les cigales annoncent, quant à elle, la tombée du soir et les perroquets claironnent au lever et au coucher du jour. Au loin, le dialogue des singes curieux observant le visiteur résonne dans la forêt. Au détour d’un virage, le moteur d’une pirogue bourdonne. Les chèvres, elles, raclent de leurs pattes les coquilles recouvrant le sol de certains villages. Et, dans le ciel, les oiseaux de toutes natures chantonnent.
Une incursion en pleine nature qui ne laisse pas indifférent. Un site exceptionnel aux multiples facettes. Un écosystème à préserver.
Carnet de route
A voir :
- l’île de Bulambemba, ancien site de la guerre 40-45, avec son mirador, son canon et son ancien centre pénitencier. Une colonie de crabes a élu domicile sur ses berges.
- l’île de Kimongo Wolo, habitée par les Bawoyo venus de l’enclave de Kabinda, qui y cultivent des haricots,aubergines, piments, tomates ainsi que du maï
- l’île de Kimuabi occupée par les pêcheurs Assolongo, venus d’Angola et spécialisés dans la pêche aux palourdes et aux cossas dont le sol, ainsi que celui d’autres îles adjacentes, est jonché de milliers de coquilles vides, jetées après consommation.
- le village flottant de Kizunga Manianga, village du chef coutumier de la ré
- le village de paille Nteva Malela.
- Katala, le campement des malaxeurs de noix de palme.
Y aller :
- Par route, comptez : 12 heures à partir de Kinshasa – 16 heures à partir de Matadi – 3 heures à partir de Boma (piste dégradée à certains endroits) ;
- Par avion avec Air Tropiques ou Kinavia, comptez USD 370 + taxes aller-retour.
Se Loger
- Avant de partir dans le PMM, nuitée au Couvent des Sœurs de Charité : entre USD 50 et USD 100 ;
- Nuit passée dans le PMM (cases dans village de Kimuabi) : USD 10 par personne + USD 5 pour le petit déjeuner et USD 25 par repas.
Droit d’entrée au PMM
- Par journée dans le parc : USD 25 pour les adultes et USD 15 pour les enfants de plus de six ans ;
- Location du bateau avec prix variable en fonction du tour choisi et de la durée de la visite – Possibilité de prise en charge par bateau à partir de Boma.
Texte et photos Catherine Trautes