Après plusieurs décennies passées dans les camps, le peuple acholi du Nord de l’Ouganda a retrouvé la paix et se reconstruit sur la terre des ses ancêtres. Des familles à nouveau réunies y renouent avec la tradition et la terre. Des marchands y amènent de nouvelles technologies et les marchés locaux fleurissent.    

C’est en 1987 que l’histoire du peuple Acholi a basculé lorsque l’Armée de Résistance du Seigneur a entamé sa campagne de terreur. En vingt ans ses rebelles ont forcé plus d’un million d’acholis à fuir leurs villages afin de trouver refuge dans des camps protégés. Mais tandis que l’Armée de Résistance du Seigneur continue d’agir en République Démocratique du Congo, pour les acholis d’Ouganda le temps est venu de reconstruire leurs villages et de cultiver la terre comme le faisaient jadis leurs ancêtres.

Peuple Acholi d'Ouganda

Alors que depuis le Régime Colonial Britannique le Nord de l’Ouganda connaissait un développement économique inférieur aux autres régions du pays, aujourd’hui les acholis sont tournés vers l’avenir et rêvent de voir leur région prospérer. Gulu, avec plus de 150.000 habitants, est désormais la deuxième plus grande ville du pays et est le fer de lance de cette prospérité. On y trouve une des deux universités publiques d’Ouganda, les bureaux d’une dizaine de banques et le Bomah, le premier hotel au Nord de l’Ouganda a disposer d’un ascenseur.

Aux abords de la ville de Pader des hommes pêchent à la lance dans une rivière

Mais si Gulu est le symbole de la nouvelle croissance de la région, c’est en zone rurale qu’on ressent le mieux la paix retrouvée. Les acholis y vivent de l’agriculture, de l’élevage et de la pêche. Les nouvelles huttes dans les villages se dressent chaque semaine tandis que des membres de la diaspora au travers le pays continuent de revenir. Les jeunes acholis réapprennent les chants et danses traditionelles et les opérateurs de téléphonie mobile envahissent les marchés. Entre tradition et modernité, les acholis se forgent une nouvelle identité.