C’est en Afrique, au Botswana. Au mois de mai, de curieux fans de hard-rock se retrouvent  à Ghanzi, au beau milieu du désert du Kalahari. Le temps d’un weekend, la petite ville a vécu au son de riffs endiablés et de grosses cylindrées. Retour en image sur le Winter Metal Mania Festival !

La scène semble tout droit sortie d’un nouveau Mad Max : vêtus de cache-poussière en cuir, coiffés de Stetson et de bandanas, des bataillons de fans de musique métal trépignent devant la porte de la salle des fêtes du village.

hard-rock

 

Pour deux jours et deux nuits, plus de mille ‘métalleux‘ sont venus des quatre coins de l’Afrique australe pour partager leur passion et exprimer pleinement leur amour pour le hard-rock.

“Un concert de hard-rock ici, c’est comme un rituel religieux. A l’approche de l’événement, tous se préparent méticuleusement, comme si ils allaient en guerre” me confie Tshomarelo Mosaka – AKA ‘Vulture’ – le bassiste de Overthrust et un des organisateurs du festival. ”Des le premier riff de guitare, ils relâchent l’énergie emmagasinée pendant ces longues semaines d’attente dans un vacarme visuel et sonore hallucinant.” Adolescent, Vulture a découvert le metal grâce à un oncle qui écoutait des classiques comme Motörhead. « Cette musique a un pouvoir immense sur mon tempérament. Elle m’aide à convertir les choses négatives que j’ai en moi en énergie positive », poursuit-il.

Le métal au Botswana est le résultat de l’hybridation d’une sous-culture à prédominance occidentale: beaucoup de ‘métalleux’ sont des cow-boys des villages et fermes alentours, ils mélangent l’image de cowboy avec le look agressif de la culture métal. « Mon grand-père était un cow-boy et j’ai choisi le métal qui se combine parfaitement avec mon style de vie » partage ‘Desert super power’, le chef de l’équipe de sapeurs galactiques, les ‘Super power‘. « Je confectionne mes tenues à partir de vêtements d’occasion que j’achète en Zambie ou que je commande en Angleterre par Internet. J’ajoute toutes les décorations. »

Metal rock

Pour beaucoup, c’est un style de vie, voire une religion avant même d’être une musique. “Leur relation a la musique est pure” confie Robyn Ferguson, la chanteuse d’Adorned In Ash, le seul groupe blanc d’Afrique du Sud. “Elle coule dans leurs veines”. Venant de différents milieux sociaux – mineurs, étudiants, serveurs, designers ou policiers- les ‘métalleux’ se retrouvent autour de mêmes valeurs. « Le métal est une musique de puissance, d’indépendance et de liberté » déclare Giuseppe Sbrana, chanteur du groupe local Skinflint. Quand on lui demande pourquoi il aime le métal, il répond : « Ça me fait du bien, ça me rend libre. Le christianisme est la croyance la plus répandue ici mais, moi je crois au Rock’n roll. C’est lui qui nous unit!»