Raïssa Karama Rwizibuka est une jeune photographe congolaise. Elle vit à Bukavu, dans la province du Sud-Kivu en République démocratique du Congo. Elle se définit elle-même comme photographe et conteuse du réel.

En 2015, la photographie devient sa passion, et lui permet de partager une autre image de la jeunesse africaine et congolaise. Raïssa Karama Rwizibuka a contribué à plusieurs projets photographiques comme @kitoko_oyo de l’organisation @focuscongo, @sillage_association, @globalsuisse.

En 2020, le 11e Prix Carmignac du photojournalisme, le photographe Finbarr O’Reilly et la Fondation Carmignac ont révélé son travail avec CONGO IN CONVERSATION, un reportage collaboratif, réalisé avec des journalistes et des photographes locaux, qui documente les défis humains, sociaux et écologiques que le Congo affronte au temps de la Covid-19. En juillet 2020, Raïssa est sélectionnée pour participer à la 4e édition du CANON STUDENT DEVELOPMENT PROGRAM, et quelques-unes de ses photos seront diffusées sur France 24.

En août 2020, elle apprend qu’elle a été retenue pour participer à l’élaboration d’un livre sur les femmes issues de différentes cultures, un projet de la photographe brésilienne Andréa Silveira. Elle a également été sélectionnée pour participer à la formation de 3 mois organisée par VIIACADEMY. Une de ses photos réalisées dans le cadre du Women Photograph a été publiée dans les 100 images de l’année.
Elle a représenté le Congo sur la plateforme dédiée à la photographie africaine AFRIQUE IN VISU le 20 décembre 2020. Le 20 janvier 2021, l’une de ses photos a été publiée sur les réseaux du magazine français @lemonde. La médiatisation du travail de cette jeune photographe sur de nombreuses chaînes de télévision internationales comme France 2,
France 3, RFI , France 24, TV5 Monde lui ont permis de passer de l’ombre à la lumière.

La pandémie de la Covid-19 a provoqué un renouveau des explorations intérieures des identités, principalement pour les femmes. Avec « La beauté congolaise est forte », Raïssa Karama Rwizibuka partage les idées du renouveau de la femme congolaise et son identité. Son travail photographique est une exploration de ce nouveau lien de la femme avec son corps, une réappropriation de son image et de son estime de soi.

Kinja Rwizibuka Rosalie 19 ans.

Congolese Beauty
Elles sont belles. Elles sont noires. Elles sont Congolaises. Depuis l’épidémie de la Covid-19, elles ont fait un grand pas pour retrouver leur estime de soi et valoriser la culture africaine, en particulier pour ce qui concerne leur coiffure.

Pendant de nombreuses années, beaucoup de femmes noires congolaises ont grandi avec le sentiment que leurs cheveux n’étaient pas dans les standards de la beauté contemporaine et cela a conduit une grande majorité d’entre elles à utiliser des produits chimiques pour lisser leurs cheveux. La sensation de brûlure sur leur cuir chevelu est accessoire, car le vieux dicton ne dit-il pas « Il faut souffrir pour être belle » ? Elles continuent de souffrir autant qu’elles ressentent le désir de ressembler à leurs « icônes », ces femmes qu’elles voient dans les magazines, à la télévision et dans les réseaux sociaux.

Kinja Rwizibuka Rosalie 19 ans.

Mais depuis quelques années maintenant, avec le retour du mouvement « Nappy » qui a ressuscité le désir d’être soi-même, les femmes congolaises ont recommencé à être fières de leurs tresses et de plus en plus d’entre elles se tressent maintenant les cheveux, en reproduisant les coiffures africaines et traditionnelles.
L’un des événements qui ont renforcé ce qui peut être associé à une prise de conscience de leur image est la campagne « Black Lives Matter » contre la violence à caractère racial contre les Afro-Américains.

« Black Lives Matter » s’est transformé en une campagne mondiale qui a réveillé de nombreuses femmes de la République démocratique du Congo, sur le fait qu’elles peuvent être fiers de leur couleur de peau et de leur identité. De nombreuses Congolaises ont arrêté l’utilisation de produits éclaircissants pour la peau et de produits chimiques pour les cheveux pour opérer un retour esthétique vers le naturel.
« Mes photos montrent le renouveau de la culture congolaise sur la façon d’utiliser la tradition pour mettre en valeur les cheveux naturels comme symbole de fierté et de réappropriation de leur corps ». Elles partagent l’idée qu’il est possible d’être à l’aise et fier de l’image de son corps noir sans avoir à tricher avec des produits chimiques, mais en étant soi-même. Mais surtout que la tradition congolaise doit être préservée et transmise à la génération suivante.