Voilà tout juste 20 ans que le maréchal Mobutu Seseseko a quitté le pouvoir. En mai 1997 Mobutu vacille après 32 ans passés à la tête du pays. Cela fait déjà un bon moment que la Situation du pays se dégrade. Les troupes de Laurent Désiré Kabila avancent depuis plusieurs Mois sans rencontrer de difficultés ; des pans entiers du pays tombent aux mains des rebelles.
La Médiation initiée par Nelson Mandela arrive trop tard. Le 16 mai, l’homme à la toque de léopard Sait que la partie est perdue. Il se réfugie dans son palais de Gbadolite, qu’il quitte le lendemain pour le Maroc, où il décèdera quelques mois plus tard.

Vingt ans après, Mobutu est encore largement présent dans les esprits. Si son héritage politique est bien mort, son charisme continue d’attiser les passions. La vision que certains entretiennent de l’ancien leader tient parfois de l’aveuglement, reléguant aux oubliettes les heures les plus sombres du Zaïre.
Si on peut reconnaître à Mobutu d’avoir réussi à unifier le pays, son règne fut lourd de conséquences ; sa politique du « retour à l’authenticité » plomba lourdement l’économie du pays. La corruption et l’appétit insatiable de Mobutu pour le luxe et les richesses finirent par enterrer cette dernière.

Mais le Zaïre, malgré son histoire chaotique, fut aussi un laboratoire de tous les possibles. Dans les années 70, la folie des grandeurs de Mobutu et la « générosité » des bailleurs de fonds occidentaux ainsi que les richesses minières du pays ont permis de réaliser les projets les plus insensés. À coup de milliards de dollars, le pays voit se multiplier les constructions pharaoniques dont le barrage d’Inga en est le symbole. Pensé dans les années 50, Mobutu se fait le maître d’œuvre de ce gigantesque projet hydro-électrique sur le fleuve dont l’électricité aurait pu bénéficier à toute la population africaine.
La sidérurgie de Maluku nait dans la droite ligne de la création du barrage, qui apporte de nouvelles perspectives énergétiques. Construite par les Italiens, l’usine sidérurgique a pour but de traiter les minerais de fer en provenance de Banalia, au nord-est du pays. Elle ne rentrera cependant jamais en activité.

D’autres projets voient le jour, comme le stade des martyrs, le domaine de la Nsele, le bâtiment de la voix du Zaïre, la tour de l’échangeur. Autant de constructions de prestiges sensés faire de Kinshasa une capitale moderne alors que tout le reste du pays est oublié, ou presque.
Dans cette marche inexorable vers la modernité, Mobutu n’oublie pas son village natal de Gbadolite, qu’il modernise pour y installer ses palais présidentiels. In fine, sa politique de grands travaux fut toujours conduite par des intentions très pragmatiques, voire personnelles.
En décrépitude, ces lieux font écho à l’exubérance d’une époque. Ce qu’il en reste nous rappelle la vacuité du pouvoir et la vanité des autocrates qui rêvent d’éternité.

CARNET DE ROUTE

Y ALLER
Vols CAA ou Congo Airways : Les dates changent souvent, donc à vérifier.
DORMIR
Au Motel Nzekele; évidement, ou à l’hôtel Ma gloire
À VOIR
Le palais de Kawele (l’autre palais n’est pas visitable)