Le patron de Manus, Francesco Nchikala, est allé à la rencontre de son public à l’occasion d’un concert au Musée national de Lubumbashi le 5 juin 2015.

Mais qui est ce troubadour des temps modernes que l’on surnomme « le griot du Congo Kinshasa » ?

Natif de Lubumbashi, son immersion dans la musique commence de manière précoce. À 7 ans il se retrouve dans la chorale des enfants de sa paroisse. Cinq ans après, il quitte sa ville natale pour Kinshasa où il intègrera rapidement une autre chorale. Deux interventions chirurgicales qui lui interdisent tout effort l’empêcheront de chanter jusqu’à… 19 ans !

Sa  mère, qui a toujours aimé la culture, aura une grande influence. Elle aidera Francesco à  combler ce vide immense avec la littérature. Il découvre alors un autre environnement artistique. Il se met à lire et à écrire des pièces de théâtre pour son école, des poèmes et des chansons. Lauréat du prix Georges-Simenon organisé par le centre Wallonie-Bruxelles de Kinshasa, il s’imposera par son talent.

Mais l’envie de chanter ne le quitte pas.  En 2002, sa mère lui offre sa première guitare. Il prend des cours de musique. Six mois plus tard il est repéré par un groupe de musiciens kinois. Il deviendra second accompagnateur. La rue, les livres, Internet aussi lui servent de professeurs de guitare. Ce ne sera qu’en 2003 qu’il recommencera  à chanter.

Francesco hérite d’un surnom : le « petit griot ».

Concert au Musée national de Lubumbashi

2005 marque son retour dans sa ville natale, et la fin de ses études secondaires. Entre les cours de médecine et de musique, les concerts live où il accompagne les artistes, il  organisera son premier concert  acoustique dans la salle Safina. Un tournant. Le groupe Manus naît en 2009. Compositeur, guitariste soliste, il rassemble ses amis musiciens.  Smooth jazz, blues, rock, folklore et rumba. Violons, saxophone, accordéon, piano, un style métisse, un mélange des genres qui forgent leur univers musical.

C’est la même année qu’il proposera le Café jazz à l’Institut français de Lubumbashi, où le groupe Manus se produit tous les derniers vendredis du mois.

En 2009 toujours, il est invité au festival « Africa vive » organisé en Espagne. Il décide alors de se consacrer entièrement à la musique. Sur scène il fait le show. Sa scénographie, les danseurs, ses concerts sont de véritables spectacles.

Francesco partira en 2013 en Espagne, à Barcelone, pour enregistrer son premier album en studio. L’aventure Lettres ouvertes  ne fait que commencer…

Texte de Marie-Aude Priez – Photos George Senga