Ici mouille le Yacht de l’homme le plus riche d’Afrique, Aliko Dangote. Tout un symbole. Lagos est devenu un eldorado et 300 000 personnes y débarquent tous les ans pour tenter de faire fortune ou tout simplement survivre, surtout depuis que la guerre a éclaté au nord du pays.

La ville qui ne comptait que 2 millions d’habitants il y a à peine quarante ans a désormais dépassé le Caire, devenant la ville la plus peuplée d’Afrique. Si Abuja est la capitale administrative du Nigéria, Lagos en est le cœur politique, culturel, financier et économique. Ville de mouvement, elle est ouverte sur un port immense. Que serait la première puissance économique d’Afrique sans le port de Lagos, qui contrôle 7O% du trafic maritime opéré dans les sous-régions de l’Afrique Centrale et Occidentale via Apapa et Tin Can Island. Rien qu’en 2009, le trafic annuel de marchandises du Port de Lagos représentait 25 % de l’activité portuaire des pays membres de la CEDEAO. Le trafic conteneurs y est en constante croissance. Les ports nigérians peuvent traiter jusqu’à trois millions de tonnes de marchandises par an et jusqu’à deux mille conteneurs par mois.

A view on PTML port on Tin Can Island, Lagos, Nigeria, on May 19th, 2014. / Une vue sur le port de PTML, sur Tin Can Island, Lagos, Nigeria, le 19 mai 2014.

Pourtant, le niveau de congestion y est encore un des plus élevés au monde et le trafic pourrait être doublé si les nombreux problèmes étaient réglés. Les temps de déchargement y sont encore très longs et les mesures prises par le gouvernement nigérian pour les porter à 48 heures n’ont pas abouti. Parmi les causes profondes de ces congestions, l’insuffisance des infrastructures, la lenteur des procédures, la vérification des marchandises en fonction de la liste des importations interdites, les procédures douanières, la faiblesse du service maritime au port, les problèmes de dragage.

lagos2Le ministère des transports nigérian tente, sans vrai succès, d’encourager les expéditeurs à utiliser les autres ports du pays, encore largement sous exploités. De fait, Lagos traite toujours près de 75 % du trafic conteneurisé. Une problématique accentuée par les problèmes de circulation légendaires de la ville, les fameux « go slow. » Les marchandises déchargées étant évacuées par camions, lorsqu’ils ne peuvent accéder au port, les biens encombrent le port et empêchent les autres cargos d’y accoster. Les navires font parfois la queue des jours ou des semaines durant gaspillant fuel et salaires en attendant de pouvoir repartir.

A view on Apapa port, Lagos, Nigeria, on May 19th, 2014.     /     Une vue sur le port d'Apapa, Lagos, Nigeria, le 19 mai 2014.En dépit de notables efforts du gouverneur pour améliorer les infrastructures routières, l’accès au port reste sous l’autorité fédérale qui semble bloquer les progrès. Comme dans le reste de la ville, malgré un extraordinaire désir d’investir, les infrastructures ne suivent pas. Sous contrôle public, elles sont un handicap majeur au développement économique nigérian.